Claude Goasguen bat en retraite. Le député de Paris, qui préconisait dans un projet de rapport controversé que les aspirants à la naturalisation doivent désormais choisir entre la « nationalité française » et leur « nationalité étrangère », a annoncé mercredi matin qu'il renonçait à certaines de ses propositions-choc.
Le rapporteur de la mission d'information parlementaire sur le droit de la nationalité en France a ainsi souligné que son projet, qui prévoyait également d'"instituer un examen de naturalisation en renforçant les exigences de maîtrise de la langue française", n'était qu'un « document de travail » et qu'il n'avait pas encore reçu l'aval du groupe UMP.
Dévoilé par Libération, ledit rapport doit être communiqué le 29 juin à la Commission des lois de l'Assemblée, après une dernière réunion de la mission ce mercredi. Mais ses quatre membres socialistes, dont son président Manuel Valls, avaient déjà fait savoir qu'il tiendraient dans l'après-midi une conférence de presse "en réaction aux conclusions de Claude Goasguen mettant en cause des principes fondamentaux de la nationalité".
Avec ses propositions visant à limiter les cas de binationalité, Claude Goasguen caressait dans le sens du poil ses collègues de la Droite populaire, l'aile dure de l'UMP, et chassait sur les terres de Marine Le Pen, qui a estimé début juin urgent d'interdire la "double nationalité". Avec son rapport, il cherchait surtout à alimenter le débat avant la présidentielle, a estimé Manuel Valls dans Libération.