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本帖最后由 棋苑书生 于 2012-12-6 16:06 编辑
法国今天法国监狱总审计长的一份报告透露马赛Brumettes监狱不是人可以住的,监狱房里有老鼠,浴室,电线多数损坏,监狱房人满为患,以超过规定关押人数的136%。审计长呼吁尽快改善这个监狱环境。
http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20121206.OBS1687/prison-des-baumettes-cellules-sans-fenetre-rats-violence.html
Prison des Baumettes : "Cellules sans fenêtre, rats, violence..."
L'application de cette procédure d'urgence est rare. Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) Jean-Marie Delarue l'utilise seulement pour la seconde fois. Au vu de l'état particulièrement "dégradé" de l'hébergement, de la pénurie d'activités et de la violence inhérente au centre pénitentiaire des Baumettes de Marseille, il a émis des recommandations urgentes publiées jeudi 6 décembre au Journal officiel. "Le Nouvel Observateur" a questionné le CGLPL Jean-Marie Delarue.
Que retenez-vous en priorité de ce contrôle ?
- Nous sommes restés quinze jours sur place, du 8 au 19 octobre dernier. Avec vingt-deux contrôleurs. Nous avons retenu deux choses essentielles. Ces dégradations, cette vétusté et cette insalubrité sont constatées dans cet établissement depuis 20 ans. Les différents ministères qui se sont succédé en ont eu connaissance. Le Comité de prévention de la torture a, entre autres, alerté les autorités à ce sujet. Des travaux ont été faits, mais ils n'ont pas touché au coeur des problèmes. Comment se fait-il que depuis 20 ans les pouvoirs publics aient laissé les choses dans cet état ? Il convient ensuite d'établir le lien entre tous ces phénomènes observés et ces dégradations, et leurs conséquences. L'absence de travail et d'activité fait que les gens sont laissés avec leur pauvreté, et que dans ce marché de la pénurie, certains en tirent avantage en en exploitant d'autres. Sur 1.800 détenus, il y a 169 postes d'auxiliaires (nettoyage,...). Il faut donc sélectionner les personnes, et ceux qui ont les moyens de peser imposent certaines personnes à l'administration. La violence y est développée, forte, et les blessures graves ne sont pas rares. Elle est liée à cette situation de pénurie et de misère.
Vous notez dans vos recommandations qu'un surveillant a déjà circulé la nuit en coursive dans le noir intégral, avec une seule lampe de poche. Qu'avez-vous constaté concernant les conditions de vie des détenus ?
- Il fait ce matin 4° à Marseille. Beaucoup de cellules sont dépourvues de fenêtre. On y crève de chaud l'été, et les problèmes d'aération sont tels qu'on démonte les fenêtres. On les range sous les lits dans les cellules, certaines sont cassées et pas remplacées. D'où le fait qu'il fasse rapidement très froid dès que l'hiver approche. Surtout quand on ne bouge pas. Dans certains cas, les toilettes ne sont pas séparées du reste de la cellule. Partout l'humidité ronge les murs. Nous avons même constaté la présence d'un trou entre deux cellules sans que cela n'émeuve personne. Les rats sont omniprésents, pas seulement la nuit, le jour aussi. Ces constatations ne sont pas exceptionnelles en elles-mêmes, mais le risque de danger pour les personnes, lui, est particulièrement important.
Quelles peuvent être, justement, les conséquences pour les personnes ?
- La commission de sécurité incendie avait par exemple préconisé la fermeture d'urgence du centre. Que se passera-t-il s'il y a le feu ? Les excréments des rats peuvent entraîner de sérieuses maladies. Avec de telles conditions d'hygiène, quelles seraient les conséquences d'une épidémie ? C'est pourquoi nous avons également alerté le ministère des Affaires sociales et de la Santé, et pas seulement le garde des Sceaux. Il faut faire quelque chose.
Qu'en pensent les détenus ?
- Les personnes rencontrées partagent un certain fatalisme devant cet état des lieux, compensé par l'espoir généré par le "copinage" avec le personnel, les bonnes relations sans doute plus faciles à Marseille. Mais fondamentalement, tout le monde dénonce l'insalubrité. Des détenus nous ont confié qu'ils espéraient que notre venue serve enfin à quelque chose. Nous avons aussi reçu de nombreux courriers de parents de détenus confiant leur incompréhension. Le fatalisme n'empêche pas un sentiment d'injustice. Il est par ailleurs important d'insister sur un point : ce n'est pas avec des conditions pareilles qu'on parviendra à réinsérer les personnes. Quand en prison on n'a pas d'autre activité que de veiller à la survie de son propre corps, la pauvreté est entretenue, et on ressort plus pauvre encore que l'on est entré. Comment alors se réinsérer dans ces conditions ? Que feront-ils à la sortie ? Ils recommenceront. Nous faisons tout pour. Le souci de dignité des personnes ne va pas à l'encontre du souci de sécurité.
Quelle serait selon vous la première chose à faire ?
- Elle est radicale : rénover ou reconstruire le centre pénitentiaire. Des projets gouvernementaux sont en cours, mais comportent un certain paradoxe : ils prévoient la rénovation du bâtiment des femmes et d'une autre partie du centre, qui sont aujourd'hui les mieux conservés. Quand la partie la plus critique, le bâtiment des hommes, n'est pas concerné. Nous demandons que tout l'établissement soit rénové. Le bâtiment des femmes et le reste. Nous espérons donc une décision à bref délai sur ce point.
La ministre de la Justice Christiane Taubira vous a répondu. Qu'en pensez-vous ?
- Elle s'intéresse à notre travail. Et, contrairement à nos premières recommandations du même type réalisées l'an dernier au sujet de la prison de Nouméa, nous avons reçu une réponse rapide. Elle souhaite augmenter le nombre de détenus pouvant travailler, et promet un certain nombre d'expertises et d'examens en vue de trouver des solutions. Ce sont des points positifs. Mais reste à prendre la décision de rénover le bâtiment des hommes. Je ne pourrai être satisfait tant que cet engagement ne sera pas pris. Nous avons été révoltés par ce que nous avons vu à Marseille. Cela va au-delà du raisonnable. Des mesures doivent être prises rapidement.
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