L'objet de la discorde tient sur quelques pages.
Un article daté du 23 août dernier, intitulé "L'intrigante réussite des Chinois en France", qui revient sur l'ascension des commerçants chinois à Paris. L'enquête a fait bondir l'Association des jeunes Chinois de France (AJCF) qui y voit une "accumulation de clichés racistes". L'article exposait notamment un mode d'emploi pour "réussir à la chinoise".
Une volonté de faire de l'"humour" a réagi ce lundi le directeur duPoint, Franz-Olivier Giesbert visé par une action en justice de l'association et de SOS Racisme pour "diffamation raciale publique". Mais la plaisanterie n'est pas du goût d'Olivier Wang, secrétaire général de l'AJCF : "C'est un éventail de tous les clichés possibles sur la communauté chinoise en France", explique-t-il à Metro.
Un encadré au cœur de la polémique
L'enquête signée Jérôme Pierrat, journaliste spécialisé en criminologie, analyse l'organisation clanique de la communauté chinoise. C'est notamment
un encadré qui accompagne l'articlequi a déplu. Intitulé "Les cinq commandements de l'entrepreneur chinois", le texte explique que les patrons chinois en France ne paieraient pas leurs employés ou encore qu'ils les feraient travailler 80h par semaine.
"Ces informations sont complètement fausses, s'insurge Olivier Wang. D'après l'article, on ne paie pas nos impôts, ni nos charges sociales non plus", détaille-il. Un autre encadré titré "Réussir à la chinoise : mode d'emploi" décrypte quant à lui les étapes supposées de l'ascension d'un Chinois nouvellement arrivé en France, du statut de "clandestin" à celui de "gros entrepreneur".
"Nous travaillons, c'est tout"
Pour le secrétaire général, ce papier correspond à "une ambiance générale dans les médias face à la communauté chinoise", citant notamment un dossier du
Parisien consacré à
"Comment la mafia asiatique prospère en France". Le titre même de l'enquête du
Point le choque, considérant que le journaliste a voulu "chercher le sensationnel" : "Le terme d''intriguante' suggère qu'il y a quelque chose de mal dans notre réussite or il n'y a rien d'étrange, nous travaillons c'est tout", estime Olivier Wang.
Contactée par Metro, la direction du journal se dit "désolée" de la polémique. "J'en suis navré, c'est un papier informé et équilibré, considère Michel Richard, directeur délégué de la rédaction du Point. Il n'y a pas une once de racisme. Quant aux encadrés, c'est pour rire. Si nous n'avons pas été compris, je le regrette". L'affaire devra maintenant se régler au tribunal. Une audience de fixation est prévue le 24 janvier.