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Antonio Ferrara dit « Nino » ou « Succo »1, surnommé le « roi de la belle » (Cassino, Latium, Italie, 12 octobre 1973), est une figure du grand banditisme français.
Sommaire
1 Biographie
1.1 Évasion et arrestation
1.2 Procès du braquage du bureau de poste de Joinville-le-Pont
1.3 Procès du braquage d'un fourgon de la Brink's à Paris - Porte de Gentilly
1.4 Procès de son évasion de la prison de Fresnes
1.5 Procès du braquage d'un fourgon de la Valiance à Toulouse
2 Conditions de détention
3 Films Documentaires
4 Notes et références
5 Voir aussi
5.1 Bibliographie
5.2 Liens externes
Biographie
Né dans une famille modeste le 12 octobre 1973 en Italie, à Cassino près de Rome, ses parents émigrent pour la France avec ses six frères et sœurs en 1983 ; Antonio Ferrara a alors dix ans et il grandit à Choisy-le-Roi (Cité Gabriel) dans le Val-de-Marne, en banlieue parisienne. Comme le dira plus tard l'un de ses avocats, le jeune Antonio Ferrara bascule dans la délinquance vers l'âge de 18 ans par « manque de perspective(s) » pour l'avenir, par « manque de diplôme(s) », mais également parce qu'il a toujours des « difficultés à maîtriser la langue française » après son arrivée en France2.
Son père, qui travaillait comme carrossier chez Fiat en Italie puis à son compte, devient en France vendeur ambulant de sandwichs et de pizzas tandis que sa mère devient femme de ménage. Le responsable de la section d'éducation spécialisée de son collège se souvient « d'un jeune souriant, poli, mais qui jouait déjà les petits caïds »2. Antonio Ferrara quitte l'école à 16 ans et travaille comme plombier (pendant un mois), puis comme nettoyeur de trains (moins de deux mois) et enfin comme serveur (deux mois).
Fiché au grand banditisme depuis le milieu des années 90, soupçonné de nombreux braquages et d'une tentative de meurtre en 19963, il est surtout connu pour sa spectaculaire évasion de la prison de Fresnes dans le Val-de-Marne, le 12 mars 2003. Il est aussi connu pour ses compétences en explosif (formé à cette technique par le caïd marseillais Laurent Boglietti fin 1999) et sa technique dite « de la parabole » au moyen d'un cadre supportant l'explosif, utilisée principalement sur les fourgons blindés4. En relation avec le milieu corse (notamment avec Joseph Menconi), peut-être avec les frères Hornec5, il est, jusqu'à son arrestation le 10 juillet 2003, la priorité numéro 2, après Yvan Colonna, de Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l'Intérieur.
Évasion et arrestation
Le 12 mars 2003, Ferrara est incarcéré à la prison de Fresnes depuis le 13 juillet 2002, date à laquelle il avait été arrêté après quatre années de cavale6. Dans la nuit, vers 4 heures et quart du matin, un commando lourdement armé et très bien organisé attaque la maison d’arrêt de Fresnes à l’explosif pour le délivrer7. L'évasion de Ferrara est très bien préparée : ce dernier fait tout pour se retrouver au « mitard » de la prison, l'endroit le plus efficace pour l'opération d'évasion. Il refuse donc une fouille à la sortie d'un parloir et de cette manière, se retrouve au quartier disciplinaire proche de la porte arrière de la maison d’arrêt. En milieu de nuit, ses complices incendient des voitures en banlieue pour occuper les pompiers et les forces de l'ordre. Lors de l'attaque, de nuit, les gardiens, dépassés, réagissent à peine depuis un mirador, attaqué au fusil d'assaut AK-47 et l’opération, qui a dure 17 minutes , est un succès. Le commando fait sauter deux portes blindées, à l'explosif et au lance-roquettes, tandis que Ferrara fait exploser lui même les grilles de sa cellule grâce à des explosifs fournis par ses complices. Ferrara fuit pour le sud de la France tandis que dans les mois qui suivent, quatorze auteurs et complices sont arrêtés, dont des bandits corses, comme Dominique Battini2.
En début de soirée du jeudi 10 juillet 2003, il est localisé dans un bar du XIIe arrondissement (le Peanut's Café au 102 rue de Bercy) avec deux pointures du Grand banditisme, Malek Bouabbas et Hamid Hakkar, qui est en cavale depuis 1998 après son évasion de la prison de Villepinte. Ferrara a changé son apparence physique : il est aminci, porte un fin filet de barbe « à la d'Artagnan8 », a les cheveux décolorés et le nez refait. C'est l'OCRB (Office Central pour la Répression du Banditisme) et la BRB (Brigade de répression du banditisme) qui mènent l'opération d'arrestation. Quarante policiers issus de ces deux services sont mobilisés pour cette arrestation. Ferrara, armé et détenteur de faux-papiers d'identité, n'a pas le temps de dégainer9.
Mis en examen pour « évasion avec usage d'armes et d'explosifs », « infraction à la législation sur les armes », « complicité de tentative d'homicides volontaires avec préméditation à la fois sur des surveillants pénitentiaires et sur des fonctionnaires de police », « destruction de biens avec explosifs en bande organisée », « association de malfaiteurs » et « détention de faux documents administratifs », il est incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis. Il est aussi mis en examen pour « port et transport d'armes de première catégorie », dans le cadre de son arrestation.
Après son arrestation, il est placé à l'isolement et a été jugé à partir du début de l'année 2006. En prison, il est régulièrement changé de cellule.
Procès du braquage du bureau de poste de Joinville-le-Pont
Le lundi 6 février 2006 s'ouvre le procès de Antonio Ferrara devant la cour d'assises du Val-de-Marne. Il est poursuivi pour le braquage du bureau de poste de Joinville-le Pont avec son complice Bilel Moujdin. Lors du procès, son avocat estime pourtant qu'« il n'y a rien dans ce dossier ». Il fait valoir qu'aucune confrontation n'a été réalisée et que les 25 agents de la poste séquestrés n'ont pas reconnu son client. Le 7 février, ceux-ci expliquent que les agresseurs sont la plupart du temps cagoulés. Les deux automobilistes pris ensuite en otage par Ferrara ne l'ont pas non plus reconnu à l'audience. « Vous n'avez absolument aucune preuve contre Ferrara, le plus petit doute que vous avez doit bénéficier à l'accusé », conclut l'avocat devant la Cour. Le jeudi 9 février, Antonio Ferrara est reconnu coupable de « vol avec arme », « séquestrations », « prises d'otages » et de trois des quatre « tentatives d'homicides volontaires sur policiers », dont il est accusé. Il est donc condamné à 15 années de réclusion criminelle pour le braquage d'un bureau de poste de Joinville-le-Pont en juillet 1999, et pour trois tentatives d'homicides volontaires sur policiers. Ferrara, à l'énoncé du verdict, se montre détendu et souriant. Au moins 20 années de réclusion criminelle avaient été requises à son encontre. « Ils ont bâclé un dossier (…) je ne suis pas coupable dans cette affaire » avait-il déclaré à l'issue de la plaidoirie de la défense10. Antonio Ferrara, a été acquitté le 16 mai 2012 en appel par la cour d'assises de Paris.
Procès du braquage d'un fourgon de la Brink's à Paris - Porte de Gentilly
Le 22 décembre 2006, la cour d'assises de Paris condamne Antonio Ferrara et Joseph Menconi à onze années de réclusion criminelle pour avoir participé au braquage d'un fourgon de la Brink's le 26 décembre 2000 à Gentilly dans le Val-de-Marne. Les deux hommes ont toujours nié leur participation aux faits, tout au long du procès qui s'est ouvert le 17 novembre 200611.
Le 9 avril 2009, Antonio Ferrara est acquitté en appel par la cour d'assises d'Évry dans le cadre de cette affaire12.
Procès de son évasion de la prison de Fresnes
Dans la nuit du 14 au 15 décembre 2008, Antonio Ferrara, 35 ans, est condamné à 17 ans de prison ferme pour sa spectaculaire évasion de la prison de Fresnes du 12 mars 2003. Vingt années de réclusion criminelle avaient été requises contre Ferrara, qui n'était pas présent au verdict13. Plusieurs complices sont également condamnés dont un ancien surveillant de la prison de Fresnes, reconnu coupable de complicité dans l’évasion : il est condamné à 12 ans de réclusion criminelle par la Cour d’assises de Paris et placé en détention14. Quant à Karim Achoui, ancien avocat de Ferrara, il écope de sept ans de prison ferme pour complicité et son placement en détention a été ordonné15,16. En appel, Karim Achoui a été acquitté tandis que le roi de la belle a pris 11 ans.
Procès du braquage d'un fourgon de la Valiance à Toulouse
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Le 23 novembre 2001, un fourgon blindé de transport de fonds de la société Valiance avait été attaqué à Toulouse, dans le quartier des Minimes, par un commando de huit à dix personnes équipées de Kalashnikov et de Famas[réf. nécessaire], des armes de guerre, alors qu'il revenait de la Banque de France. L'un des assaillants avait été blessé tandis que le chauffeur du fourgon était parvenu à se défaire des cales installées par les agresseurs pour prendre la fuite. Le 10 décembre 2009, la cour d'assises de Paris a acquitté Antonio Ferrara et huit de ses coaccusés, qui étaient jugés pour la tentative d'attaque contre le fourgon blindé de transport de fonds à Toulouse. Lors de sa dernière prise de parole au procès, celui qui est surnommé El niño à cause de sa petite taille (1,65 m), avait clamé son innocence. « Je suis évidemment coupable d'avoir fait un certain nombre de choses dans ma vie et je les ai toujours reconnues. Dans cette affaire, je n'y suis pour rien et je ne paiera pas pour ça. Le dossier est vide, on l'a rempli de fantaisie », avait-il lancé aux jurés. L'accusation le soupçonnait d'avoir participé à l'attaque et de l'avoir préparée lors d'un déplacement à Toulouse, neuf jours auparavant. « Où sont les preuves, les charges ? Un ticket de Flunch le 14 novembre ? Vous allez envoyer [Antonio Ferrara] dix ou quinze ans en prison pour un café pris à 18 h 34, le 14 novembre, neuf jours avant la tentative ? Alors si c'est ça, la justice s'en va ! Ferrara coupable, c'est de la justice-fiction ! », avait plaidé, son avocat, Me Lionel Moroni.[réf. nécessaire] Le 10 décembre 2009, la cour d'assises de Paris acquitte Antonio Ferrara, ainsi que huit autres accusés.
Conditions de détention
Placé à l'isolement en 200317, Antonio Ferrara était encore en 2009 à la Maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, le plus isolé et le plus gardé des quelques 430 prisonniers français soumis à la solitude. Reclus dans une aile de la prison spécialement aménagée à son intention, il est placé sous la surveillance constante de vingt-trois hommes. Les cellules voisines sont vides, afin d’empêcher toute rencontre avec d'autres détenus. Il lui est interdit de parler à quiconque, d’étudier ou de travailler. Chaque jour, il change de cellule. Il ne voit pas la lumière du jour (son couloir de promenade, de douze mètres de long, est recouvert d’une double voûte métallique). Il ne peut pas se doucher sans être observé par des hommes vêtus de gilets pare-balles et équipés de bombes lacrymogènes, masques à gaz et Taser. Sa cellule fait l’objet d’une fouille complète quotidienne tandis que lui-même subit une fouille corporelle intégrale. Il n'est pas libérable avant 203318.
Le 18 décembre 2009, il est transféré de la prison de Fleury-Mérogis vers celle de Lille-Sequedin dans le Nord où il intègre la partie « maison centrale19 » de l'établissement. Depuis ce transfert à Lille, Antonio Ferrara n'est plus détenu à l'isolement20,21. |
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