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Trois des cinq personnes interpellées à Belleville seront jugées fin juillet
Par EMILIE BROUZE
Trois des cinq manifestants chinois arrêtés à Belleville dimanche sont passés hier soir en comparution immédiate au palais de justice de Paris après 48 heures de garde à vue. Des échauffourées avaient éclaté à l’issue de cette manifestation pacifique de milliers de personnes d’origine chinoise et asiatique, qui protestaient contre l’insécurité dans le quartier parisien de Belleville.
Sur les cinq manifestants placés en garde à vue, l’un, mineur, a été transféré au juge pour enfants. Un autre, majeur, a été relâché et sera jugé ultérieurement. Blessé en moto il y a quelques mois, il aurait selon nos informations été brusqué par les policiers lors de son interpellation. Il admettrait avoir seulement jeté une petite bouteille d’eau en plastique.
Restent Huan, Ming et Shan (1). Dans le box des accusés, hier, ils sont arrivés l’un derrière l’autre. Shan, le dernier, portait un pansement blanc entourant son cou d’où dépassaient de larges hématomes rouges remontant à la base des cheveux.
Les trois sont accusés d’avoir dégradés deux véhicules du ministère de l’intérieur. Won comparaît pour avoir commis des violences avec projectiles sur deux agents des forces de l’ordre ayant entrainé neuf et cinq jours d’ITT (Incapacité temporaire totale, ndlr). Enfin, Shan pour des violences ayant entrainé 5 jours d’ITT sur le même agent et d’être porteur d’une matraque télescopique. Il n’a aussi ni documents, ni visas en règle. Sa demande de régularisation, soutenue par Réseau éducation sans frontières (RESF) dont quelques membres sont dans le public, n’a pas encore abouti. A chaque fois, les accusés ont les mêmes mots: «Je ne reconnais pas les faits».
«L’affaire va être renvoyée, entame la présidente. Nous allons examiner les conditions de ce renvoi.» Elle égraine les éléments de l’enquête. Huan, 23 ans, vit chez ses parents venus en France en 1995 pour «améliorer leur situation professionnelle.» Il est vendeur de vêtements dans leur société. Ming, 19 ans, a un titre de séjour d’un an. Il n’a pas validé son diplôme à cause de lacunes en français, habite Bagnolet et livre des sushis dans un restaurant japonais. «Il n’a pas prévenu ses parents, ne voulant pas les inquiéter. Et le patron précise qu’il est pressé de le revoir».
Enfin, Shan, en France depuis décembre 2005, habite chez son père dans le 10e arrondissement. Il est scolarisé au Lycée Corvisart, dans une filière professionnelle. La procureur a détaillé une scolarité «sérieuse et disciplinée.» Avant d’ajouter: «Un professeur nous a même fait une attestation dithyrambique: volonté de travail, encouragements, investi…» Et de conclure, «pas de casier pour tous les trois, c’est dit.»
La procureure requiert le renvoi, un contrôle judiciaire et une interdiction d’entrer en contact les uns avec les autres. « Ils n’ont jamais été condamnés, suivaient une manifestation noble à but pacifique… Je demande le renvoi pour entendre des explications», termine Me Sanvee, l’avocat de la défense engagé par le collectif d’associations organisateur de la manifestation.
Les trois jeunes devront se présenter au tribunal le 30 juillet. La présidente souhaite que les forces de l’ordre victimes soient présents à l’audience de renvoi. «Il y a des choses à démêler».
(1) Les prénoms ont été changés. |
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