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Dans « La Vérité si je mens 3 », Serge Bensoussan campe un joueur de poker plus vrai que nature. Dans la vie, il est un chef d’entreprise redoutable et discret. A Aubervilliers, au cœur du quartier des grossistes chinois, le Fashion Center est son dernier coup de poker. Depuis 2008, c’est « Monsieur Serge » qui a négocié sans relâche le dossier.
Maintenant que l’inauguration vient d’être faite, il savoure : « Sans cette chance et sans l’aide de Dieu, rien ne serait arrivé… et sans argent, pas de projet non plus. » Un projet à 100 M€, inspiré « des business centers de Honk Kong », 52 000 m2, 310 boutiques de grossistes de prêt-à-porter et d’accessoires, 600 places de parking réservés aux professionnels.
C’est un paradoxe, dans les allées du Fashion Center, peu de ces grossistes connaissent le nom de Bensoussan. Pourtant, c’est lui le propriétaire, même si ce temple de la mode est géré par un groupe asiatique. Serge dirige la JSBF Victor-Hugo. JSBF, comme Jean, Serge et Bruno. Trois frères inséparables, en affaires comme dans la vie.
Le Fashion Center raconte leur belle success story, la saga Bensoussan, inaugurée par leur père René, juif pied-noir arrivé d’Oran (Algérie) en 1962 avec femme et enfants.
Grossiste en appareils ménagers, la famille s’est installée Porte de La Chapelle. Là où se dresse le Fashion Center, le patriarche découvre en 1972 une friche, l’ancien siège social du pétrolier Esso. « Mon père était sans cesse à la recherche d’entrepôts. Par hasard, il découvre ces bâtiments à l’abandon. C’est ici qu’il a démarré la vente en gros de produits de la maison », explique Bruno Bensoussan, 55 ans, le benjamin. « Tout le monde le traitait de fou. Aubervilliers c’était la ceinture rouge ! », se souvient Jean-Maurice, l’aîné.
La ville salue ses mécènes Nouveau et ancien maire d’Aubervilliers se sont retrouvés mardi dernier sur le tapis rouge de l’inauguration du Fashion Center pour célébrer la réussite des frères Bensoussan. Au pied du podium, le maire communiste Pascal Beaudet et les socialistes Jacques Salvator, ancien maire, Evelyne Yonnet, sénatrice, et Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etataux relations avec le Parlement et ex-député du XIIIe arrondissement, communient autour du capitalisme triomphant.
Depuis 2008, année des premières négociations, les majorités successives d’Aubervilliers et Plaine Commune ont accompagné la gestation de ce qui fut l’une des plus ambitieuses opérations immobilières dans le département. Vingt six mois de travaux plus tard et des cauchemars techniques liés à la proximité du métro, le Fashion Center a ouvert le 27 février.
Pour Aubervilliers les retombées ne sont pas négligeables. «La commune va toucher 700000€ à 800000€ en taxes d’urbanisme l’an prochain», précise Jean-Jacques Karman, adjoint au maire chargé du commerce et du développement économique. Il faut y ajouter les 3000 emplois induits.
Mais bien avant la construction du Fashion Center, la famille Bensoussan a toujours su travailler en bonne intelligence avec la mairie, finançant le club de football local et plusieurs associations culturelles et sportives.
«Cela représentait plusieurs dizaine de milliers d’euros. Ils ont été des mécènes très actifs», glisse un proche. Mais ce qui bénéficiera à la Ville ne sera pas forcément profitable à l’Etat. En 2014, le siège social de leur société, la JSBF Victor-Hugo, a été transféré au Luxembourg.
N.R.
Entre des champs et des Magasins Généraux fantomatiques, René créé la société Veropam et trace sa route. Il rachète petit à petit d’autres entrepôts à Aubervilliers et à La Courneuve. Toujours à l’affût de nouvelles opportunités. Dans les années 1980, il se tourne vers l’Asie. « Il fut le premier à partir en Chine pour acheter directement des appareils ménagers », indique, un brin admiratif, Jean-Jacques Karman (PC), adjoint au maire chargé du commerce, qui a assisté à son ascension.
Serge reprend ensuite le flambeau. « Nous sommes restés unis. C’était dans la culture familiale », poursuit Bruno. Les bénéfices étaient équitablement répartis entre les trois frangins. « Ça a toujours été leur modèle économique », confie un proche. Toujours précurseurs, ils tissent leur toile et acquièrent d’autres terrains rue de la Haie-Coq, futur triangle d’or de l’import-export chinois. « Avec l’arrivée des Asiatiques, nous nous sommes recyclés vers l’activité immobilière pour répondre à leurs demandes. Au fil des ans, ils sont devenus nos partenaires. »
Aujourd’hui, Serge, Bruno et Jean-Maurice travaillent donc avec Victor Hu et Hsueh Sheng Wang, actionnaires du Fashion Center. « C’est gagnant-gagnant, insiste Victor Hu. Nous sommes des commerçants. Les communautés n’ont rien à voir là-dedans », s’exclame-t-il en sablant le champagne avec ses partenaires en affaires.
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