Réduire les déséquilibres de tous ordres et promouvoir une reprise économique «forte, durable et équilibrée»* : tel est, dans l'absolu, le but recherché par le G20, réuni depuis ce jeudi à Séoul (Corée du Sud). A la fin du sommet, la
France
héritera pour une durée d'un an de la présidence de ce groupe de pays qui représente 80% du commerce international.
EN SAVOIR PLUSG20 à Séoul : des poissons montent la garde près des toilettesVoici les principaux enjeux de cette réunion au sommet. Mais d'abord un petit rappel.
Que-ce qu'est le G20 ?
Fondé en 1999, le G20, regroupe les vingt économies les plus puissantes de la planète. Il est composé de dix-neuf états plus l'Union européenne. Il comprend les pays déjà membres du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne,
France, Royaume-Uni, Italie et Canada) ainsi que l'Afrique du Sud, l'Australie, l'Arabie saoudite, la Russie et la Turquie, la Chine, l'Inde, l'Indonésie, la Corée du Sud, le Brésil, l'Argentine et le Mexique. Participent également le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM).
Avant 2008, seuls les gouverneurs de banques centrales et ministres de l'économie se rencontraient. Mais face à l'ampleur mondiale qu'a prise la
crise
(qui couvait depuis 2007)
au moment de faillite de la banque Lehman Brothers en septembre 2008 aux Etats-Unis,
les chefs d'Etats ont décidé de se réunir. La première réunion au sommet a eu lieu à Washington en novembre 2008.
La guerre des monnaies
et des exportations.
Les tensions concernent plus particulièrement la Chine et les Etats-Unis, alors que la balance commerciale du géant asiatique affiche en octobre un excédent commercial de plus de 27 milliards de dollar et que les Etats-Unis enregistrent 44 milliards de dollar de déficit. Washington, notamment, reproche à l'Empire du milieu de pas réévaluer le yuan, fixé à un niveau volontairement bas, qui ne reflète pas sa réussite économique et lui permet ainsi d'exporter encore plus aisément ses produits. Barack Obama estime aussi qu'en dépensant peu, la Chine ne participe pas assez à la relance économique.
En même temps, plusieurs pays, dont la Chine et l'Allemagne, ont accusé ce jeudi les Etats-Unis de faire preuve d'égoïsme en faisant tourner la planche à billets, via l'injection en novembre de 600 milliards de dollars supplémentaires par la Réserve fédérale américaine (FED),
favorisant ainsi la faiblesse du dollar.
La ministre de l'Economie,
Christine Lagarde, a estimé mercredi que la «guerre des monnaies» ne sera pas réglée à Séouljugeant qu'il s'agissait d'«une question trop compliquée» pour être résolue en un sommet... Du travail en perspective pour la France.
La réforme de la régulation financière. Elle prévoit de renforcer le capital des banques afin de les rendre plus résistantes en cas de choc financier. Les ministres du G20 ont déjà adopté cette mesure, les chefs d'Etats devraient en faire de même d'autant que la réforme ne s'appliquera qu'en 2019.
FMI
: les pays émergents mieux représentés. La réforme du Fonds monétaire international (FMI) vise à attribuer aux pays émergents davantage de postes dans les instances dirigeantes. L'Europe renonce à deux de ses sièges au sein du conseil d'administration du Fonds. La réforme, qualifiée «d'historique» par le Français DSK son directeur général et déjà adoptée par les ministres de l'économie, devrait être validée par Séoul.
Aide aux pays les plus pauvres. A l'initiative de la Corée du Sud, le G20 devrait se pencher sur une aide globale aux pays les plus pauvres de la planète plutôt que qu'à des aides ponctuelles.
* Selon les objectifs fixés lors du précédent G20 à Pittsburgh (Etats-Unis).
AUDIO. Notre envoyée spéciale à Séoul décrypte les enjeux du somme