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Espionnage chez Renault : la piste chinoise Par Cyrille Pluyette le Figaro.fr
Mots clés : Espionnage Industriel, Voiture Électrique, FRANCE, CHINE, RENAULT
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Présentation, en septembre dernier au Salon de l'automobile, de la DeZir de Renault, un modèle 100% électriqueau design spectaculaire.
Crédits photo : MIGUEL MEDINA/AFP
06/01/2011 | Mise à jour : 22:50 Présentation, en septembre dernier au Salon de l'automobile, de la DeZir de Renault, un modèle 100% électriqueau design spectaculaire. Crédits photo : MIGUEL MEDINA/AFP
Les trois hauts dirigeants mis à pied sont soupçonnés d'avoir transmis des secrets industriels concernant la voiture électrique de deuxième génération. Le groupe enquête sur un possible bénéficiaire chinois.
La stupéfaction ne cesse de grandir chez Renault, touché par une incroyable affaire d'espionnage industriel. Les trois hauts dirigeants mis à pied lundi, «en position particulièrement stratégique dans l'entreprise», menaçaient «consciemment et délibérément» des «actifs stratégiques, intellectuels et technologiques», a déclaré jeudi la direction, évoquant «un faisceau d'éléments convergents». Le groupe, pour qui les faits sont «très graves», étudie les options qui conduiront «inévitablement à un dépôt de plainte».
«L'affaire paraît sérieuse», a réagi Éric Besson, le ministre de l'Industrie, estimant, après avoir discuté avec la direction de Renault, que l'expression de «guerre économique» était «adaptée». Il a indiqué avoir réclamé le renforcement des mesures en matière de secret industriel pour les entreprises bénéficiant d'argent public.
Les informations secrètes diffusées à l'extérieur concernent, selon plusieurs sources, la batterie et le moteur des futurs véhicules électriques, ceux qui sortiront après 2012. Les trois cadres incriminés pourraient avoir vendu des brevets non encore déposés à un ou plusieurs intermédiaires spécialisés dans l'intelligence économique, estimaient jeudi des sources internes. Concernant le destinataire final de ces informations, Renault soupçonne un acteur chinois, selon plusieurs sources internes. Les services secrets français, qui prennent cette affaire au sérieux, ont démarré une enquête qui privilégie également la piste chinoise, selon nos informations.
Le groupe est d'autant plus en état de choc que la voiture électrique est son projet phare. Il souhaite en effet devenir avec son allié Nissan, le numéro un de ce marché. Le constructeur français, qui lancera 4 voitures électriques sur 2011-2012, a déposé 56 brevets sur la voiture électrique ; 34 dépôts sont imminents et 115 autres sont en cours d'analyse. Au total, Renault-Nissan a investi 4 milliards d'euros dans cette technologie, dont 1,5 milliard dans la batterie, le nerf de la guerre. L'ensemble des constructeurs chinois talonne le groupe, avec 1,36 milliard investi dans la batterie électrique, selon le cabinet Roland Berger. La Chine a lancé un ambitieux programme de développement des véhicules électriques regroupant 16 constructeurs publics. Elle prévoit d'investir environ 15 milliards de dollars en dix ans sur les véhicules verts.
Le plus gradé des trois hommes incriminés, Jean-Michel Balthazard, membre du comité de direction et directeur de la division «amont et projets», était réputé pour son implication dans le groupe. Embauché en 1980, il avait piloté le développement de la Laguna 3 jusqu'à fin 2005. Son adjoint, Bertrand Rochette, en charge des avant-projets, a également été mis à pied. De même que Matthieu Tenenbaum, adjoint du directeur du projet véhicules électriques.
Plusieurs mois d'enquête
Les trois hommes faisaient l'objet depuis plusieurs mois d'une enquête menée par le comité de déontologie du groupe, alerté fin août. Lundi, après que «suffisamment d'éléments» ont été réunis pour prouver que des données confidentielles avaient été transmises à l'extérieur, des agents de sécurité du Technocentre ont fait irruption dans leur bureau et saisi leur matériel informatique. Ces personnes ont été immédiatement sommées de quitter l'entreprise. Le comité d'éthique leur fera part des griefs qui leur sont reprochés le 17 janvier, selon des sources internes. Un entretien qui pourrait aboutir à leur licenciement.
Face aux «nombreuses rumeurs» qui circulent et sont «de nature à porter atteinte à l'image et à l'efficacité» du groupe, Patrick Pélata, le directeur général délégué de Renault, a envoyé un courrier électronique aux salariés les appelant à la «réserve». |